By

En ce lendemain de Fête de la musique, le Poulailler souhaite fêter un excellent anniversaire au collectif Brest pour la culture, qui s'est formé à l'occasion de la Fête de la musique 2014. Le Poulailler avait alors publié les textes qui avaient inauguré le mouvement.

Ce collectif se réunit régulièrement depuis pour réfléchir et discuter ensemble et de manière constructive à la situation de la culture en France et plus particulièrement à Brest. 

À l'occasion de cet anniversaire, nous publions ici le Manifeste de Brest pour la Culture et ouvrons ainsi une tribune destinée à accueillir les textes du collectif. 

 

Brest Pour La Culture s'est constitué en juin 2014 en écho immédiat aux débats liés au régime de l'intermittence du spectacle. Depuis, il mène une veille et une réflexion élargies aux questions relatives à la culture, malheureusement sans cesse nourries par les évènements et coups portés aux valeurs de l'humanisme.

Brest Pour La Culture rassemble librement les acteurs culturels du Pays de Brest (artistes, compagnies, lieux, festivals, centres socio-culturels...) et tous les citoyens qui, responsables, engagés, vigilants, passionnés, sont intéressés par ce qui y est exprimé, mis en valeur et en oeuvre.

Ici, au bout du monde, ensemble, ils travaillent, interrogent, communiquent, partagent actions et projets. Particulièrement remarquable, cette union pérenne, ouverte, illustre un savoir-faire brestois, un goût de ce que peut produire le collectif. Ensemble, ils s'accordent sur l'idée qu'il est indispensable d'être attentif, à chaque instant, pour chacun et au nom de l'intérêt général : à la nécessité d'une présence forte de la culture dans nos sociétés et à la garantie de son accès universel ; aux conditions et moyens disponibles pour son enrichissement et sa diffusion à toutes les échelles ; aux spécificités de l'exception culturelle française et au déploiement des politiques menées en ce sens ; à la liberté d'expression, de création, d'imagination ; à la protection sociale des professionnels et à la qualité de leurs conditions de travail ; au respect des droits culturels du citoyen et de la place accordés à la notion de service public de la culture par l'État, les institutions, les collectivités, les élus, les organisations syndicales et les partis politiques.

Brest Pour La Culture n'a pas de statut juridique particulier. Espace ouvert, la gouvernance y est horizontale, pour favoriser la liberté de parole et l'écoute, l'échange, l'équité, la prédominance de l'action et de la réflexion sur le vote.

Brest Pour La Culture défend son ancrage territorial tout en ne se satisfaisant pas des déséquilibres actuels entre l'est et l'ouest bretons.

Brest Pour La Culture agit et marche pour rappeler que la culture n'est pas un luxe dont on peut faire l'économie, mais qu'elle est indispensable, comme instrument d’émancipation en résistance aux racismes, communautarismes, sectarismes qui menacent, comme espace de mise en mouvement de la diversité, des sensibilités, de l'imagination, de la pensée, de l'altérité, comme contrepoids à la marchandisation de nos sociétés et des rapports humains.

Brest, le 03 février 2016

 

Les textes prononcés à la Fête de la musique 2014: http://le-poulailler.fr/2014/06/he-zy-va-espece-dintermittent/

L'interview de Mathieu Grégoire sur le régime des intermittents: http://le-poulailler.fr/2014/10/mathieu-gregoire-et-le-regime-des-intermittents-comme-modele/

About the Author

Notre agrégée de lettres passe en revue tous les articles, les relit, les corrige. Elle écrit pour différentes revues des articles de recherche en littérature et sciences humaines et s’appuie également sur ses multiples casquettes pour développer les partenariats du Poulailler, en russe, en français, en italien… Natalia pratique le théâtre amateur et bavarde à longueur de journée (en russe, en français, en italien…).