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Dans le cadre d'un partenariat avec l'association "Côte Ouest", les lycéens de l'Iroise intégrés au projet "Classe regards européens" (mené dans l'enseignement d'exploration "Littérature et société") ont suivi de près le festival du Film Court, avec leurs enseignantes Claire Berest et Chantal Philippe. Ils ont assisté à de nombreuses projections et rencontré des réalisateurs et des équipes de tournage. À l'issue du festival, ils ont mené un travail d'écriture qui rend compte, de manière poétique, de leur vision des films.
Autre répercussion du festival: ils ont organisé à l'Iroise un mini-festival destiné aux élèves de 3ème et à ceux du lycée, le festival "Iroise tout courts", avec une sélection de trois films. Une riche expérience marquée par la créativité et la transmission.

Je suis orientée, Olivier Riche

journal intime

3 Avril 2014

Cher journal,

Dans bientôt une semaine je vais enfin rencontrer la conseillère d'orientation de mon collège. Beaucoup de mes amis sont déjà allés la voir presque tout le monde la trouve super, sauf Laure et Spencer ils m'ont dit qu'elle n'a même pas pris la peine de les écouter, leurs projets de métiers ne sont pas faits pour eux, il paraît.

J'ai demandé à mon frère comment s'était passé son premier rendez-vous il m'a répondu qu'il n’avait pas d'idée à l'époque, donc on lui avait juste fait passer des tests pour voir quelles étaient ses compétences, il dit que ce genre de test est stupide et que jamais il n'a regardé les résultats et il a bien raison. Je t'ai déjà dit qu'il était un grand poète, c'est un grand rêveur tout comme moi.

Et si elle n'aime pas mon projet? Depuis que je suis petite je rêve de devenir photographe, je m'exerce tous les jours quand même! Si elle ne veut pas écouter ce que j'ai à dire comme elle l'a fait avec Spencer et Laure je ne l’écouterai pas non plus.

10 Avril 2014

Ça y est journal, le grand jour est pour demain je vais enfin rencontrer cette fameuse conseillère. Je te dirai tout demain: souhaite-moi bonne chance et prie pour moi!

11 Avril 2014

Je déteste cette femme elle est horrible, elle n'a pas écouté un seul mot de ce que je lui ai dit, elle ne comprend pas le mot mandarine je lui explique mais elle s'en fout comme si cela n’était que sa première paire de chaussettes.

Elle m'a proposé des métiers dont je m'en fiche prof d'histoire, infirmière... maintenant que j'y pense elle n'a proposé aucun métier qu'un "homme" pourrait exercer comme policier ou comptable ou même chirurgien je ne sais pas moi en fait, elle est carrément misogyne cette conseillère, je ne dois pas l'écouter et poursuivre mon rêve.

11 Avril 2024

Je t'ai retrouvé mon petit journal, ça fait exactement 10 ans que je ne t'ai pas ouvert. Quelle coïncidence sache que j'ai fini photographe comme je l'ai toujours voulu et que je suis connue dans le monde entier. J’espère que cette conseillère sait qui je suis et qu'elle sait qu'elle a eu tort.

Il venait de Roumanie, Jean-Baptiste Durand

Chanson (Rap)

Pourquoi?
Pourquoi t'es parti sans ta famille?
Pourquoi t'es parti sans rien dire?
Tu voulais quoi?
J'croyais que t'aimais la vie.

Tous ces moments où je t'ai traité de con et d'enfoiré,
J'regrette pas!
C'est ma façon d'aimer.
Tu manques à ta mère et à ta sœur
T'es vraiment un branleur.
T'as vraiment pas d'coeur.

Refrain

Tu roulais sur une ligne droite,
Tout seul dans ta clio,
Tu t'es retrouvé dans l'canniveau.
T'es vraiment un idiot.
T'as vraiment pas d'cerveau.

Refrain

J'taime comme un re-fré.
Repose en paix

A ses enfants, la patrie reconnaissante, Stéphane Landowski

Lettre d'un fils à son père

9 Octobre 1916

Verdun, France

Nous y voilà… Choisis dans la masse pour participer au spectacle.

Je ne sais pas vraiment ce que j'éprouve. Bientôt, je vais marcher jusqu'à ce lieu terrible. Un poteau. Un simple poteau. Il est planté, au milieu de la plaine. En face de moi se tiendront des hommes. Du moins, s'il est encore possible qu'il nous reste un semblant d'humanité avec tout ça, toute cette folie.

Je sais ce que j'éprouve, maintenant. Non pas de la haine mais du regret. Du regret de ne pas pouvoir vous dire au revoir, à tous. Du regret de ne pas voir la fin de cette folie, si tant est qu'elle ait une fin. Bientôt, je serai exécuté pour avoir servi la France. Et là-bas, qu'est-ce qu'on dira de moi?                         

Que j'ai trahi la France, là où j'ai tenu mon rang?

Que j'ai abandonné la France, là où j'ai chargé pour elle?

Que j'ai renoncé, là où je suis mort pour elle?

Je préfère ne pas y penser. Après tout, qu'en sauront-ils? Ont-ils vu la folie qui m'entoure? J'espère que non.

Finalement, c'est peut-être une bonne chose. Il est l'heure. Ne m'oublie pas, Papa. Peut-être nous retrouverons-nous dans un monde meilleur.

Ton fils, qui t'aime.

À ses enfants, la patrie reconnaissante, Stéphane Landowski

Témoignage d'un objet: le fusil

Un souffle, pas un bruit. Un déclic suivi d'un orage, puis, plus un bruit. Le silence. Plus loin, un dernier soupir vient d'être lâché. Une bête. Un gibier. Telle était mon utilité avant tout ça.

Un souffle, un déclic, un orage, un soupir.

Bien que le gibier habituel ait disparu, je continue de chasser. Je ne chasse plus pour celui qui presse la détente mais pour ceux qui lui ordonnent de le faire. La guerre rend fous les hommes.

Un souffle, un déclic, un orage, un soupir.

Maintenant, ils se chassent entre eux. Ils en viennent à en attacher un à un poteau. Il est là, debout, ne comprenant pas la raison de sa présence. Ce n'est même plus de la chasse.

Un souffle, un déclic, un orage, un soupir.

Finalement, la grande chasse des hommes s'est arrêtée. Sauf pour quelques-uns. J'obéis à celui qui presse la détente, qu'importe la raison. Sa raison est là, devant lui. Un homme qui marche sur un sentier. Il ne rentrera pas chez lui.

Un souffle, un déclic, un orage, un soupir.

A ses enfants la patrie reconnaissante, Stéphane Landowski

Célébration

Ton Nom ...

J’ai écrit ton nom dans mon cœur et il ne s'est jamais effacé malgré ce que l’on a pu dire sur toi

Oui mon fils je sais que tu es mort comme exemple et non comme déserteur

C’est pour ça que je t’écris ces paroles

En ta mémoire, car moi jamais je ne t’oublierai…

J’ai écrit ton nom sur le sable,

Mais la vague l’a effacé.

Comme ta chère femme l'a effacé pour ne pas voir la vérité qui parfois fait plus mal qu’un mensonge

J’ai gravé ton nom sur un arbre,

Mais l’écorce est tombée.

Elle est tombée comme toi tu es tombé lorsque les balles ont traversé ton corps.

J’ai incrusté ton nom dans le marbre,

Mais la pierre a cassé.

Même si ce tailleur a gravé ton nom un jour il s’effacera

J’ai enfoui ton nom dans mon cœur,

Et le temps l’a gardé.

Et sache que là, il y restera et pour la vie.

The gift, Gabriel Robertson

Portrait chinois

Si ce personnage était un instrument, il serait une guitare

Si ce personnage était un héros, il serait Lucky Luke

Si ce personnage était un genre de film, il serait un western

Si ce personnage était une couleur, il serait le orange

Si ce personnage était une arme, il serait un révolver

Si ce personnage était un paysage, il serait le désert

Si ce personnage était un aliment, il serait une banane

Si ce personnage était un animal, il serait un cheval

Si ce personnage était un sentiment, il serait la force

Si ce personnage était une chanson, il serait Love Me Tender

Si ce personnage était un objet, il serait un micro

Si ce personnage était un nombre, il serait 1935

Si ce personnage était un pays, il serait l'Amérique

Si ce personnage était un surnom, il serait? ...

                                                                        ... «THE KING»

Guy Môquet, Demis Herenger

Portrait Chinois

Si Guy Môquet était un animal, il serait un poisson.

Si Guy Môquet était un sentiment, il serait l'amour.

Si Guy Môquet était un défaut, il serait la naïveté.

Si Guy Môquet était une qualité, il serait le courage.

Si Guy Môquet était un personnage Disney, il serait Aladin.

Si Guy Môquet était un élément, il serait l'air.

Si Guy Môquet était une saison, il serait le printemps.

Si Guy Môquet était l'avenir, le monde serait meilleur.

Tarim et les mille et un effets, Guillaume Rieu

 Lettre du héros au metteur en scène

Cher Guillaume,

Ne crois pas un seul instant que cette lettre soit une simple lettre de courtoisie, loin de là!

Je suis offusqué – que dis-je, outré! – de la manière dont tu t'es joué de moi, un héros au cœur noble et aux intentions louables. Dans un intervalle de dix-huit minutes et trente secondes, tu es parvenu à me faire passer par mille et un états, ressentir mille et une émotions, de la fierté à la rage en passant par la frustration.

Tout d'abord, tu m'as fait croire que j'étais maître de mes faits et gestes, que ce que je vivais était réel, alors que tout ceci n'était qu'un univers abstrait que tu avais monté de toutes pièces et dans lequel chacun avait un rôle bien précis et prédéfini.

De plus, quand j'ai découvert cette supercherie, cette mascarade ridicule, il a fallu que tu persistes à me faire jouer le rôle de ce pirate, ce gros tas de muscles orgueilleux, dont le seul but est de terrasser de stupides monstres. Et tout cela pour quoi? Sauver une pauvre princesse en détresse. D'accord, j’admets que la princesse était plutôt jolie… mais c'était le seul point positif de ton film!

 Ne nous égarons pas.

Bien entendu, j'ai été obligé de capituler, on ne peut pas dire que tu m'aies laissé le choix. Aucun répit. Aucune pitié. Aucune chance. Nous faire passer dans une suite ininterrompue de scènes sans queue ni tête, ma princesse et moi, c'était d'une mesquinerie sans égal. Si tu crois que tes effets spéciaux impressionnent quelqu'un, tu te mets le doigt dans l'œil, mon petit!

Résumons: tu nous as manipulés, humiliés, tournés en dérision et réduit en esclavage. Nous avons tenté de résister mais tu as gagné… pour cette fois seulement! À l'avenir, je t'ordonne de nous laisser, ma princesse, mes compagnons et moi, vivre notre vie comme nous l'entendons.

Bien. Maintenant que tout a été dit, veux-tu agréer mes sincères salutations...

Tarim le Brave

Aquabike, Jean-Baptiste Saurel                                                                                                  

Lettre du poisson au cinéaste

Dear M. Saurel,

Je vous écris car tout d'abord je voudrais vous remercier de m'avoir pris dans votre movie et d'avoir see chez moi mes big qualités d'acteur que nous sommes peu à posséder sur terre et dans la mer.

Je voudrais également vous dire thank you pour avoir, après la pression que vous a mis my agent, respecté mes exigences comme le choix des maquilleuses qui devaient être blondes et grandes, le casting des actresses qui devaient me plaire.

Si j'ai le time je jouerai dans tous vos movies!

You need me!

Big fish, le fish bourré de talent

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