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Dimanche 10 mai 2015, à 15h30 au Vauban, se tiendra le concert-boum Radio Minus Sound System, organisé par l’association Cahuète! et porté par le duo musical et visuel Gangpol & Mit. Une occasion de faire la fête, danser et écouter de la bonne musique… dès 5 ans!

Natalia Leclerc : De quel constat, de quelle nécessité est née l’idée de vos concerts ?

Sylvain Quément : Nous travaillons depuis dix ans sur de multiples formes d’événements mélangeant image et son. Radio Minus Sound System, présenté au Vauban, n’est pas un concert, mais un projet de fête mélangeant DJ set, vidéoprojections, et activités diverses en lien direct avec notre webradio musicale pour enfants Radio Minus. Cette radio collective essaie de proposer une offre musicale différente, à la fois pointue et accessible, surprenante et aventureuse : trésors cachés de la musique pour ou par les enfants, de tous pays, tous styles et toutes époques.

Le jeune public : pourquoi travailler dans leur direction ?

Historiquement, certains organisateurs sont venus nous chercher car ils appréciaient la dimension visuelle de notre projet Gangpol & Mit, mélangeant musique électronique et vidéoprojections, et nous ont proposé de jouer pour des enfants. Il n’y avait aucune raison de refuser. Pourquoi ne travaillerions-nous pas également pour ce jeune public ? Depuis, nous avons effectivement monté d’autres projets plus spécifiques en la matière, en essayant de voir ce que nous pouvions proposer de personnel. Mais il ne s’agit pas d’une activité exclusive : les enfants nous reposent des adultes, et les adultes des enfants.

Le jeune public et les musiques actuelles : qu’en est-il de leur accessibilité ? pourquoi ces musiques peuvent-elles parler aux enfants ? Quels pourraient être les freins à leur écoute ?

Les musiques actuelles, cela ne représente rien pour moi. Je me méfie même de ce genre de terminologie très administrative qui s’impose plus ou moins inconsciemment. En revanche, je peux me souvenir de la façon dont, étant enfant, certains morceaux spécifiques pouvaient constituer une véritable échappée sonore, et ouvrir soudain le champ des possibles. Parfois actuels, parfois non. Tantôt vulgaires, tantôt élégants. Je me souviens de ce morceau de New Beat belge qui utilisait la voix de Louis de Funès dans Fantomas, les crissements de pneus et bruits de machine à écrire… Enfant, ça me paraissait incroyable qu’on puisse intégrer De Funès dans un morceau de dance musique. Et juste après, c’était l’acapella du Grand Lustucru de Colette Magny. Il était incroyable qu’on puisse chanter quelque chose d’aussi cru, sans accompagnement. C’est cette sensation que je pense nous essayons de retrouver et de communiquer dans les morceaux que nous sélectionnons pour notre radio.

Comment éduquer à l’écoute ?

Nous menons régulièrement des ateliers, mais nos méthodes doivent être vieilles de plusieurs décennies… Enregistrer, écouter, comparer.

La dimension « boum » - quelle est importance du corps et du mouvement dans l’écoute de la musique ? 

Dans le cadre de la boum, nous pensons plutôt à l’inverse à l’impact de la musique sur le corps : très prosaïquement, c’est avant tout une sélection de morceaux qui ont pour fonction de faire danser.

Il y a aussi une dimension visuelle et même « arts plastiques » avec la fabrication des masques : comment tout cela s’articule-t-il avec le projet musical ?

Radio Minus Sound System fait effectivement la part belle à l’image. D’abord, car c’est l’une de nos spécificités, de travailler depuis 10 ans autour des rapports entre image et son. Ensuite, parce que nous utilisons l’image pour animer et dynamiser l’espace. Les enfants préparent leurs costumes : on se fait beaux pour la fête. Puis, se déplaçant vers le devant de la scène, se rendent compte qu’ils sont filmés : cela déclenche souvent la danse. A l’écran défilent des animations en lien avec les différentes thématiques des morceaux, ainsi que toute une sélection d’images d’archive tirées de programmes télévisuels ou pédagogiques en rapport direct avec ceux-ci.

Qu’attendez-vous des parents dans un concert ou après un concert comme celui-là ?

Il ne s’agit pas d’un concert, mais d’une fête. Et une chose est sûre : nous ne pouvons faire la fête que si le public en a envie. Nous l’avons observé : la réussite dépend réellement autant de nous que de chaque participant. En espérant que le cocktail musical proposé donnera envie au public, adultes, comme enfants, d’inventer des danses toujours plus incongrues.

 

About the Author

Notre agrégée de lettres passe en revue tous les articles, les relit, les corrige. Elle écrit pour différentes revues des articles de recherche en littérature et sciences humaines et s’appuie également sur ses multiples casquettes pour développer les partenariats du Poulailler, en russe, en français, en italien… Natalia pratique le théâtre amateur et bavarde à longueur de journée (en russe, en français, en italien…).

 

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