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Todd Antony est photographe. Il expose actuellement au Centre Atlantique de la Photographie sa série Sun City Poms. Les Brestois sont désormais familiers d'au moins une image de cette série puisqu'elle a fait l'affiche du 30ème Festival du Film Court de Brest. Festival auquel Todd Antony était également invité en tant que jury. Il vit et travaille à Londres.

Whether I look at your portraits or your landscape works, I feel like there is something cinematic about your photography. More precisely, something that relates to the fantastic genre. Would you recognize yourself in that definition?

Absolutely. The cinematic aesthetic is something I’m very much drawn to. I’ve spent a lot of time on and around film sets in the course of my career so far, absorbing how they use and shape light, which is quite often different from how flash light is used in photography, so I think there is a degree of that which has spilled over into my own work through the shaping of light and the use of colour. When we watch a film we sometimes don’t realize how much of the mood and narrative of the story is being told through subtleties in the use of light, because the camera is almost constantly moving, allowing everything to wash over us and our senses. Slowly building up on us in the back of our mind in effect. In photography all that has to be boiled down into a single frame, which is something I relish trying to achieve.

I find it hard to pin my own style down sometimes. I think my work is very varied in its content, but there is an underlying aesthetic tone that ties the disparate subject matter together. And that constant tone would be the use of light. I like to try and lend a scene to a slightly magical edge, to take it out of the ordinary and get the viewers attention. You can often find what might be considered an ordinary scene, but wait for the right time of day, or light it in just the right way, and you can elevate that scene into something much more engaging. And the subject you are shooting is what most often defines that, in the sense that you are trying to tell a certain story about each subject you are shooting, whether it be a landscape or portrait. Once you have ascertained what that is, that will lead you a large way down the path of how best to light it in your eye.

What was the genesis of the photographic serie presented in Le Centre Atlantique de la Photographie?

The idea first came to me about five years ago when I was on a month long road trip in the U.S. shooting landscape work for my portfolio. I stopped at a motel in Sun City in Arizona as I was passing through one evening, and after doing a little research on my laptop about it, I ended up staying for 3 days wandering around, shooting the city itself because it’s so unique in it’s geography and aesthetic.

Sun City is a retirement city of around thirty five thousand people and you have to be over the age of fifty five to live there. Researching a little more about the city, I came across the Sun City Poms cheerleading group, who are made up of ladies aged from 58-83 years of age. They train twice a week and perform numerous times every year. I wasn’t able to shoot them while I was there because of time constraints, but I finally made it back there 4 years later and spent I week there location scouting and shooting them.

What is the idea behind it? are you sending a message?

Initially what attracted me most was the absolutely unique nature of the group, combined with the equally unique surroundings of Sun City which look like they are pulled from the footage of a Tim Burton film or the Stepford wives. Streets of perfectly manicured Orange trees and palm trees, interspersed with coloured stone chip lawns and giant cactus. The ladies of the group or just the locations on their own are worth shooting, so together they are irresistible. While I didn’t necessarily start out with a message in mind other than to show how unique and inspirational these ladies are, while I was there shooting I couldn’t help but think that with the American obsession for child beauty pageants, you have one age group of society trying to grow up way too fast, while at the other end of the age scale another group strives to hold back the years in some way. It’s an intriguing juxtaposition worth thinking about.

How does the context (commission or personal serie) impact the way you work? What changes in the way you proceed and think?

By definition, personal series are something much closer to you that you are much more emotionally invested in. So when a new commercial project comes along, I try to find a few elements within the job that excitement me and that I can relate to in the way I would when shooting a personal serie. It might be something in the story you are trying to tell, or even a technical aspect. From a technical and logistical standpoint I approach my fine art work in a similar way to how I approach my commercial work and what I’ve learnt there.

How is it considered in the UK to be working on both artistic and commercial photography ? Is it ok to be both an artist and a business man ?
I think it’s becoming more accepted on both sides of the table now. Although I think the transition from commercial work into the fine art world is probably slightly trickier than the other way around.

Que l'on s'intéresse à vos portraits ou à vos paysages, il semble que le cinéma ne soit jamais très loin et notamment le cinéma fantastique. Qu'en pensez-vous ?

Absolument. Je suis très inspiré par le cinéma. Jusque là ma carrière m'a amené à passer beaucoup de temps sur ou près des tournages de films, où l'utilisation de la lumière diffère souvent de que l'on peut faire avec le flash en photographie. Je crois que cela m'a influencé et qu'à un certain niveau mon travail s'en ressent, notamment dans la forme que prend la lumière et l'utilisation de la couleur. Lorsque l'on regarde un film, on ne se rend pas toujours compte à quel point l'ambiance et la dimension narrative de l'histoire dépendent des subtilités de l'utilisation de la lumière parce que nous sommes souvent submergés par les mouvements de la caméra. En photographie, tout cela doit être réuni en une image, un instant, et je prends plaisir à tenter d'atteindre cet objectif.

Il m'est parfois difficile de mettre une étiquette sur ma photographie. Je crois que le contenu de mon travail est très varié mais qu'il y a une esthétique sous-jacente qui créé du lien entre les différents sujets que j'aborde. Et comme je le disais, ce qui est récurrent c'est la manière dont j'utilise la lumière. J'essaie de photographier des situations dans ce qu'elles ont à la fois de plus magique et de moins ordinaire. Une scène ordinaire, quotidienne peut-être sublimée si l'on attend que la lumière du jour soit intéressante ou si on l'éclaire d'une certaine façon.

Quelle a été la genèse de la série photographique que vous présentez actuellement au Centre Atlantique de la Photographie?

Il y a 5 ans, j'ai réalisé un voyage d'un mois à travers l'Amérique au cours duquel je photographiais des paysages pour mon portfolio. C'est à ce moment là que j'ai pensé pour la première fois à ce projet. Je me suis arrêté dans un motel de Sun City en Arizona et après avoir effectué quelques recherches sur mon ordinateur, j'ai décidé de rester trois jours. J'ai erré et photographié à travers la ville, ce lieu est unique tant d'un point de vue géographique qu'esthétique.

Sun City est une ville de retraités où vivent trente-cinq mille habitants. Pour y résider il faut être âgé de plus de cinquante-cinq ans. En me renseignant un peu plus, je suis tombé sur le groupe de pom-pom girls de la ville. Ce dernier est constitué de femmes âgées de cinquante-huit à quatre-vingt trois ans. Elles s'entraînent deux fois par semaine et organisent des représentations un certain nombre de fois dans l'année. Par manque de temps je n'ai pas réussi à les photographier à ce moment là mais j'y suis retourné quatre ans plus tard. Pendant une semaine, je suis parti en éclaireur dans la ville, à la recherche d'endroits et je les ai photographiées.

Vos images portent-elles un message?

À l'origine ce qui m'a le plus attiré dans cette idée, c'était la nature absolument unique de ce groupe et l'environnement de Sun City, tout aussi unique. On aurait pensé qu'ils étaient tout droit sortis d'un film de Tim Burton ou du roman The Stepford wives. Des rues composées d'orangers et de palmiers parfaitement taillés, d'allées colorées et de cactus géants. Ces femmes et ces endroits, pris séparément valaient déjà le coup d'être photographiés. Mais mis ensemble, ils étaient irrésistibles.

Il n'y avait pas véritablement de message dans ma démarche originelle à part la volonté de raconter à quel point ces femmes sont uniques et source d'inspiration. Mais lorsque je suis entré dans l'acte photographique, je n'ai pu m'empêcher de réfléchir à la juxtaposition de deux phénomènes de société qui mettent en question le rapport à l'âge: d'une part cet intérêt que les américains peuvent avoir pour les concours de beauté et qui tournent parfois à l'obsession, amenant les enfants à grandir beaucoup trop vite, et d'autre part, le combat que mènent certains pour faire reculer le vieillissement.

Comment le contexte dans lequel vous travaillez impacte votre manière de procéder ?

Par définition, une série personnelle est plus proche de ce que vous êtes et l'investissement émotionnel est donc plus important dans ce cadre. Lorsque je reçois une nouvelle commande, j'essaie de repérer quelques éléments qui pourraient susciter chez moi un intérêt (autre que professionnel) et donc m'amener à l'investir tel que je le fais dans mon travail personnel. Il peut s'agir d'un élément narratif ou encore d'un aspect technique. D'un point de vue logistique, mon approche artistique est similaire à ma manière de conduire un travail photographique de commande.

Comment est-ce perçu, en Angleterre, d'être auteur photographe tout en répondant à des commandes qui vous situent clairement dans une photographie commerciale? Peut-on être à la fois un artiste et un homme d'affaires ?

Je crois que c'est de plus en plus accepté, des deux côtés. Cela dit, il me semble que la transition d'une photographie purement commerciale vers une photographie artistique est moins évidente que l'inverse.

About the Author

Rédactrice et photographe. Enfant, elle a des correspondants un peu partout. Elle écrit des lettres à longueur de journée (même en classe), les envoie parfois - pas toujours. Plus tard, elle est diplômée de sciences-po Bordeaux et d'un MASTER en management du spectacle vivant.