À la fin des années 70, dans les rues de Rabat, au Maroc, Liam, un petit garçon, est attaqué par un chat errant. Il est transporté d’urgence à l’hôpital, et les médecins comprennent rapidement qu’il a attrapé la rage et le soignent en conséquence. Mais l’enfant, qui a frôlé la mort, reste hanté par l’image de ce chat errant et va peu à peu développer des capacités extraordinaires doublées d’une sauvagerie terrifiante…
Avec Confessions d’un Enragé, Nicolas Otero signe un roman graphique intense, sombre et surprenant qui, à la croisée des chemins entre l’univers des comics, le drame intimiste et le récit initiatique, laissera plus d’un lecteur bouche bée. Son précédent ouvrage, Le roman de Boddah, adapté d’un livre d’Héloïse Guay de Bellissen et qui retraçait le parcours de Kurt Cobain, vu à travers les yeux de son ami imaginaire, avait déjà fait sensation.
Gageons qu’il en sera de même pour ce nouvel album où l’on retrouve le trait vif et acéré de l’auteur mais aussi son incontestable sens du rythme et du cadrage. Dès les premières pages, Otero donne le ton et nous entraîne avec conviction dans les pas de son jeune héros tourmenté, contraint de grandir avec cette malédiction. Jouant sur les contrastes et les couleurs, il oscille entre réel et imaginaire et nous offre une œuvre haletante, parfois brutale mais qui, surtout, a le mérite de ne pas laisser indifférent.
Confessions d’un enragé, de Nicolas Otero, Editions Glénat, 25€.