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Du 10 au 13 décembre 2015, la cinquième édition du festival va célébrer les musiques populaires du monde. En vingt concerts, avec une centaine de musiciens furetés par le Quartz et Bretagne (s) World Sounds et en s'interrogeant, lors d'un colloque orchestré par Drom, sur les modalités, les contextes, les acteurs de leur transmission. Un vrai sujet d'humanité et un temps fort d'ouverture !

Décidément nos rendez-vous culturels entrent de plus en plus en résonance avec nos rendez-vous citoyens. Entre les deux tours d'élections régionales kidnappées par des frayeurs et exprimant le repli sur soi, un festival nous invite à l'ouverture. No Border signifie "pas de limite", "pas de frontière". Il célèbre avec une belle ferveur les musiques populaires du monde. Issues de cultures ancestrales, elles ont la richesse de leur diversité et de leurs ressemblances. Elles vivent encore aujourd'hui en épousant la modernité pour enchanter nos bals et les scènes de notre temps.

En Ukraine, en Afrique du Sud, en Chine, en Bretagne, en Irlande, en Egypte, au Liban, en Galice, en Turquie, au Maghreb, dans les Balkans... des musiciens continuent de jouer et d'enrichir un répertoire de musiques populaires héritées, transmises, entendues, partagées. Ils l'assimilent par le filtre de leurs émotions et de leur propre vécu, le transforment au gré de rencontres musicales et l'animent avec sincérité et passion. Cette "scène" internationale est riche et généreuse et peut nous emporter très loin dans les plaisirs rythmiques et mélodiques. Vers certaines lumières nécessaires qui résistent aux ténèbres.

Bal pop du monde

Le public du festival No Border découvre, chaque hiver à Brest, des pépites issues de ces cultures du monde et en perpétuelle création. Du Quartz au Vauban, il n' y a qu'une rue à traverser pour changer de continent ou d'hémisphère. L'affiche de cette cinquième édition, fruit d'un dialogue nourri entre le Quartz et Bretagne (s) World Sounds propose un voyage chamarré :

- résonances intimes à la guimbarde de Wang Li

- moiteur des nuits du Caire avec la troupe El Warsha orchestrée par Hassan El Geretly

- musique organique du pianiste franco-libanais Bachar Mar-Khalifé

- transe ukrainienne de DakhaBrakha

- bain d'allégresse au cœur du patrimoine musical africain avec Dizu Plaatjies & Ibuyambo

- souk sonore avec Baba Zula, un duo d'Istambul qui, à l'image cosmopolite de sa ville, mélange la dub oriental, le rock décalé, le reggae sensuel et le kitsch. Le clou du bal pop du samedi soir au Vauban.

No Border nous promet de monter crescendo de l'écoute profonde à la fête. A nous d'entendre le monde !

Rencontres créatives

L'affiche met aussi en lumières de belles rencontres créatives. Le duo Erik Marchand (chant breton) et Bojan Z (pianiste de jazz serbe) formé sur scène l'an dernier, lors d'une soirée inédite, appelait à prolonger l'aventure cette année. Avec eux, le fruit de multiples transmissions montera également sur scène pour célébrer les dix ans du cursus musical inédit Kreiz Breizh Akadémi. Le cinquième collectif musical qui en est issu, au terme de deux ans de travail, KBA 5ed round, interprète une rencontre entre le chant breton et l'Orient au sein d'un orchestre inédit. Le documentaire écrit et réalisé par Pauline Burguin , "Quatre saisons" , témoigne de cette aventure humaine et musicale. Quelques images seront présentées vendredi 11 décembre à 17 h aux Studios, en sa présence. Autre projection documentaire à ne pas manquer : "Da Kali, the pledge to the art of the griot" de Lucy Duran, suivi d'une discussion avec Stéphane Paugam et Oumar Fandy Diop (mercredi 9 décembre, à 20 h au Vauban).

Rencontre chaleureuse bretonne-australienne avec Nicola Hayes (violoniste) et Hélène Brunet (luth espagnol à douze cordes), pour la gigue et les airs traditionnels de derrière les fagots.

Duo franco-palestinien avec Kamilya Jubran et Sarah Murcia. Pour se régaler en douceur d'oud, de contrebasse et de chant en fin de festival.

Tous ces artistes incarnent le cœur du sujet de ce festival: la transmission. Comment ces musiques populaires et cultures ancestrales vivent encore aujourd'hui? Comment se transmettent-elles, évoluent-elles en épousant la modernité ? De nombreux musiciens, musicologues et ethnologues plancheront d'ailleurs ensemble durant les journées du festival (10 et 11 décembre) lors d'un colloque organisé par Drom (routes), organisme de formation qui promeut et veille à la transmission des cultures populaires de tradition orale et de la musique modale.


 

http://www.festivalnoborder.com

About the Author

Journaliste freelance, Marguerite écrit dans le Poulailler par envie de prolonger les émotions d’un spectacle, d’un concert, d’une expo ou de ses rencontres avec les artistes. Elle aime observer les aventures de la création et recueillir les confidences de ceux qui les portent avec engagement. Le spectacle vivant est un des derniers endroits où l’on partage une expérience collective.

 

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