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Belles émotions, chouettes rencontres, musiques psychédéliques, performances du tonnerre. Pour son dixième anniversaire le festival Invisible a fait bing, bang et youplaboum! Belles émotions, chouettes rencontres, musiques psychédéliques, performances du tonnerre. Pour son dixième anniversaire le festival Invisible a fait bing, bang et youplaboum !

Centre du Monde : ici c'est Bang !

C'est l'un des chouchou de l’Église de la Petite Folie, le label indé brestois pendant du festival Invisible. On l'a donc découvert enfin, à l'heure d'un apéro hivernal au Mouton à Cinq pattes (café-resto de Saint-Martin). Au fond de la salle, Joseph Bertrand AKA Centre du Monde n'était pas seul sur ses grandes guiboles avec ses guitares (folk et électrique) et son p'tit air faussement sérieux, comme pris en flag de performance.

Accompagné de Marc Le Guillou à la boîte à rythmes, il a livré un set pop folk délicieux ouvrant à son univers poétique riche de dérision et de confessions intimes. 

Un scène miniature mais pas ridicule du tout pour porter cette musique mélodique, à l'audace Lo-Fi et au désespoir new-wave. Les textes le sont tout autant, ils percutent sensiblement.

Par un Hiver de merde en Femme de militaire, on touche son monde, peuplé de perdants, de vaniteux, d'imbéciles, d'écorchés, de filles beaucoup trop jolies et de punks en plastique.

Ambiance tantôt mauvais western, tantôt road movie d'un réveillon sur Pluton (avec moi ?). Effet dingue !

Mamies Guitares : tricotez encore vos rêves sonores !

Elles n'avaient jamais joué de la guitare et ne prétendent aucune virtuosité à l'issue de leurs cinq jours d'atelier avec Daniel Scalliet (auteur) et Mathieu Sourisseau (musicien) ! Sept mamies brestoises, ont pourtant osé électriser deux temps forts du festival, à L'Cause puis à la Carène en before des "vrais" groupes de rock' n' roll à l'affiche. C'était le défi "action culturelle" du festival et franchement c'était inédit.

Pas forcément grands-mères ni mères, ces brestoises de cœur et de choix ont déclamé d'habiles revendications à l'existence. Elles ont fait "rugir" leurs guitares en douceur, frottant sur les cordes de manière appliquée, s'aidant d'accessoires insolites (paille de fer, ampoules, ventilateurs) pour multiplier les effets. Comme si elles tricotaient des rêves sonores.

Quel plaisir de recevoir cette verve et d'encourager leur lâcher prise.

Elles, ces habitantes du Far West ont clamé leurs petits bonheurs réalistes en faisant sonner leurs canons dans un désordre joyeux. Après 40 ans de travail, parfois malheureuses jamais pleureuses, ces mamies se sont dévoilées tour à tour amoureuses, cougar, geek, mamik, mamie blues... Allez les filles, allons voir si la rose !

Lire l'itw publiée la semaine dernière

http://le-poulailler.fr/2015/11/mamies-guitares-affirmer-la-liberte-radoter-cest-mourir/

Pierre Bastien et Emmanuelle Perrenin : Motus et performance cousue !

C'était sans aucun doute le rendez-vous le moins accessible et le plus élaboré. Motus ou la rencontre inédite de Pierre Bastien (musicien et bricoleurs de sons) avec Emmanuelle Parrenin, icône du folk français des années 70, est une performance sonore et visuelle savamment cousue.

Sur la scène, des petits objets usuels s'animent à l'aide de structures mécaniques à l'apparence simple et pourtant très élaborées. Leurs sons émis s'assemblent aux instruments jazz (trompette, piston...) et dialoguent avec l'acoustique d'une harpe, d'une vielle à roue et d'un dulcimer.

 

Il y a comme une intrigue musicale que l'on cherche à percer en suivant les mouvements du petit atelier grandi en images projetées sur un écran en fond de scène et en observant le réel des interprètes et leurs jeux d'ombres. Cet orchestre débite une étrange disharmonie parfois oppressante. L'apaisement revient lorsque les sons s'écoulent sur des évocations d'air et d'eau. Expérience ultra sensorielle et clivante.

Concert co-produit avec le Quartz. Ce projet est soutenu par la Ferme du Buisson– Scène Nationale de Marne la Vallée, de l’Abbaye de Fontevraud, de Julie Tippex et des disques Bien

Pierre Bastien et Emmanuelle Parrenin par Julie Lefèvre

Oyez Gablé !

Ce trio français anglophile est incroyable d'inventivité, de nuances et d'énergie bienfaitrice.

Un batteur qui joue debout et qui chante, un guitariste tantôt électrique tantôt acoustique mais toujours énergique et une claviériste moins douce qu'elle ne le paraît. On s'attend à une pop folk sympathique mais tout part très vite de traviole, grâce à leur esprit rock expérimental.

Les guitares et les rythmiques savent monter en grande tension sans refouler notre plaisir. Les placements de voix surprennent aussi volontiers pour nous happer dans une transe très positive.

Oyez une pépite à découvrir !

Gablé sera en concert samedi 29 novembre au Petit Bain à Paris.

Au bal des Suzettes : comment ne pas perdre la tête !

Final de festoche en baloche avec les Suzettes ! Il fallait oser là encore... et surtout se laisser prendre au jeu sur la piste. Après toutes ces belles agitations sur scène, le public avait un petit set à faire lui aussi... Avec Zezette Omer et Gentiane Balasko aux platines, le mix a swingué de rock à mamours, à punk fleur bleue et groove sauvage ! Sans compter un p'tit twist de Nino Ferrer, un running des Rita Mitsuko et un tcha-tcha chaloupé de Niagara (sous l'oreille attentive d'un Half Japanese ). Sous une grande voile gay, qui ne s'est pas laissé embringuer par cette joyeuse farandole rock'n'roll ? A renfort de petits coups de Suze, Jeannine Travolta et Frange Gall - complices chauffeuses de salle- ont initié un concours très sixties qui a pu évoluer pour certains en «  Air Hula-Hoop ». (Concept à breveter !)

Je voyais le visage d'Audrey Hepburn en fond de scène comme si elle me faisait un clin d'oeil amusée et un doigt d'honneur à la fois. L'air de dire lâche toi ! Mais comment ne pas perdre la tête !

About the Author

Journaliste freelance, Marguerite écrit dans le Poulailler par envie de prolonger les émotions d’un spectacle, d’un concert, d’une expo ou de ses rencontres avec les artistes. Elle aime observer les aventures de la création et recueillir les confidences de ceux qui les portent avec engagement. Le spectacle vivant est un des derniers endroits où l’on partage une expérience collective.

 

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