L’humanité dans un spectacle

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Tout réside peut-être dans l’expression « post-contemporain », qui signe le point de départ de ce spectacle survolté. Présageons du futur qu’il sera toujours plus un mélange de compétences et d’énergies! C’est ce qu’ont su faire avec brio l’équipe de création, professionnelle, qui s’est appuyée sur le monde associatif et éducatif brestois pour la confection des costumes, et la troupe de comédiens amateurs (pour la majorité) dans ce bel opus du Bourgeois Gentilhomme de Molière mise en scène par Steeve Brudey. Cette vision du théâtre rassembleuse, développée par le Théâtre de la Coche, avait déjà fait mouche lors des fêtes maritimes de Brest 2012, autour du célèbre Lapérouse. Il s’agit d’un théâtre polyvalent, une performance mêlant chant, musique, danse et jeu d’acteur ; le mérite des comédiens n’en est que plus grand, d’avoir intégré dans leur savoir-être sur scène toutes ces compétences si logiquement complémentaires. L’ensemble est savoureux, corporellement engagé et construit avec rythme.

L’humour que permet le caractère de M. Jourdain est exploité de belle manière, et l’on se repaît de références à une actualité que d’aucuns qualifient de culture audiovisuelle. Sans oublier quelques blagues potaches assumées qui raviront les spectateurs « bon public ». Mais le propos permis par la mise en abîme temporelle, qui axe la mise en scène, va bien au-delà. Les comédiens, convaincus par le chèque substantiel d’un certain M. Bourdin, producteur désireux de jouer en costume d’époque, acceptent de renoncer à une adaptation post-moderne du texte pour devenir ses faire-valoir… au 17e siècle. Ou comment la création artistique subit la logique de rentabilité des diffuseurs…
Foin de ces considérations politiques, retenons l’énergique engagement de ce groupe, l’entente palpable, l’efficacité et la beauté des costumes ainsi que la recherche de surprises permettant au spectateur fatigué par sa journée de travail de tenir les deux yeux ouverts pendant les deux heures bien tassées du spectacle!! Le jeu de M. Jourdain-Bourdin (Eric Croguennec) est une belle performance à signaler; la pétulance d’un comédien entraîne ses partenaires à se surpasser. C’est chose faite!

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One Comment

  1. Favennec Claudie / 18 mai 2014 at 10 h 01 /Répondre

    Merci à celui ou celle qui écrit ces articles dans Le Poulailler je trouve que ce sont de véritables articles critiques et justes non un survol du spectacle!Ils donnent l’impression que le ou la journaliste s’implique dans son analyse et sait très bien de quoi il ou elle parle ….une chance en ce moment pour le Théâtre de la Coche qui a aussi eu de beaux articles dans Ouest-France.On ne dira jamais assez combien les vrais articles sont importants pour une troupe…j’aime bien aussi que ce journal ait pris le nom de Poulailler…car c’est là autrefois que ceux qui avait peu d’argent se tenaient pour profiter des spectacles!Merci à vous et bon Dimanche.

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